Billet à l’initiative de Chou, président des Pénibles canal historique.
Domicilié à Mauvezin depuis 1995, andré ingres déclare avoir toujours été attiré par le charme de ce village. Peintre impressionniste «autodidacte», ses matières sont la peinture à l’huile, le pastel et l’aquarelle. Sa peinture figurative représente des paysages qui restituent la sensation des saisons, des bouquets d’une grande légèreté et des marines aux eaux transparentes.
Né à Puycasquier, voisine que nous saluons au passage, c’est – comme pour nombre de jeunes de cette époque – à l’âge de vingt ans, qu’il part faire son service militaire. Il restera en Algérie pendant vingt-huit mois. La découverte des magnifiques paysages du Constantinois et de la région des Aurès sera pour lui le déclic. Malgré la guerre, l’artiste naissant se révèle et commence une activité créatrice, riche d’une transparente et légère plénitude. La matière de ses premières œuvres sera le pastel.
Par la suite, les paysages de la Provence, de la Camargue et de la Côte Basque se retrouveront pris dans ses toiles. Puis l’artiste fait des rencontres et commence à exposer… Pau, Biarritz, Bayonne, Toulouse, Bordeaux… La légèreté lumineuse de son œuvre touche et très vite en 1968 il expose à Paris. En 1972 andré ingres rencontre un marchand de tableaux, acquéreur de ses œuvres pour les Etats-Unis : il est en route vers le succès…
La naissance du succès
En 1990, la peinture d’andré ingres est découverte par une japonaise propriétaire d’une galerie à Tokyo. Elle prend contact avec et lui et ils démarrent une collaboration sur le Japon. Un an après aura lieu une première exposition à Tokyo puis à Osaka. Les œuvres de l’artiste sont achetées dans tout le Japon. Depuis, andré ingres est invité 2 fois par ans dans la galerie de Tokyo, où il rencontre son public.
Suite à ce succès, son galeriste lui demande de peindre le Japon et principalement des cerisiers en fleur à Kyoto ainsi que le mont Fuji. Dans la galerie de Tokyo, les œuvres d’andré ingres ont pour voisines celles de Chagall, Miro ou encore Bernard Buffet.
Le style de l’artiste
L’artiste andré ingres a connu dans sa vie des périodes difficiles, mais sa force de caractère lui a permis de n’altérer ni sa créativité, ni de renoncer à son style.
Son art est toujours aussi lumineux, le style impressionniste est resté intact. Dans ses toiles on retrouve toujours de belles lumières dans des paysages légèrement brumeux.
Pour amener une pointe de technique à notre article, nous laissons le soin au critique d’art Robert Vrinat d’exposer son avis sur la peinture d’andré ingres.
La sélection d’œuvres d’André Ingres comporte en majorité des paysages, quelques bouquets de fleurs. C’est un hymne à la nature, à la lumière. La matière colorée est entre les mains d’un artiste attentif, d’une merveilleuse souplesse d’usage.
André Ingres crée un univers atmosphérique chargé d’une rare luminosité intérieure, et toutes ses visions surgissent d’une brume dont il varie à l’infini la personnalité : brume de l’aube marine, brume d’or du couchant, brume des chaleurs de Provence, c’est le témoignage intuitif d’un monde qui se crée dans la conscience esthétique de l’artiste, l’affleurement irrésistible d’une présence réelle remodelée dans la splendeur lumineuse d’un émerveillement généralisé, et, même pour les bouquets, une sorte d’hésitation, une pudeur, à fixer trop durement un réel qui doit conserver un dynamisme du devenir. Le lyrisme d’André Ingres se teinte de mysticisme : les accents se devinent dans la beauté fondamentale, cela conduit au rêve, peut être, mais à un rêve sublimé, totalement subjugué par l’esprit, et cela par le talent de l’artiste.
Robert Vrinat
Commentaire de l’artiste sur une de ses œuvres
Nous avons proposé à l’artiste de commenter une de ses toiles pour essayer d’approcher l’émotion qu’il éprouve au fond de lui, en tant qu’acteur, dans la réalisation son œuvre.
Le peintre a choisi une toile réalisée lors d’un voyage à Venise. Il dit avoir éprouvé l’envie de peindre cette ville :
Les brumes vénitiennes m’ont particulièrement inspiré. J’ai fait une série de pastel dont celui-ci-dessus.
Il s’agit d’une création qui a été réalisée en matinée sur la place Saint Marc.
Les silhouettes du palais des Doges sont d’une beauté irréelle, baignées dans les brumes d’un soleil levant qui provoque des miroitements enchanteurs dans l’eau.
Les gondoles ajoutent un climat surréaliste dans cette belle ville de Venise qui a été tant peinte par de nombreux impressionnistes avec beaucoup de talent.
andré ingres
Le moulin, source de créativité
Après avoir rapidement rencontré sa peinture, allons maintenant à la rencontre du peintre dans son atelier. A Mauvezin, dans ce moulin à vent du XVIII° siècle qu’il a fait restaurer avec beaucoup de goût, l’artiste va méditer et se ressourcer. C’est dans ce cadre enchanteur, qu’il puise la force intérieure pour stimuler sa créativité. Grâce aussi à ce moulin, son inspiration a été renforcée par la poésie de ce lieu où le regard est libre.
andré ingres et son public japonais
Notre rencontre a eu lieu après un long périple du peintre à Tokyo, qui faisait suite à la demande de son public japonais qui l’apprécie depuis une quinzaine d’années et lui demande des dédicaces sur les œuvres vendues.
Lors du passage de l’artiste à la galerie de Tokyo, de grandes affiches annoncent sa venue tandis que la télévision japonaise présente un reportage sur le peintre français andré ingres.
Les visiteurs nippons viennent nombreux pour voir et rencontrer l’artiste au milieu de ses œuvres. Aujourd’hui, on compte jusqu’à un millier de visiteurs par jour. La fluidité, la légèreté, la lumière, en un mot typiquement japonais, le «Ma» de la peinture d’andré ingres, va droit au cœur des japonais. La fierté des japonais – et de beaucoup d’humains…- est de se faire prendre en photo en compagnie de l’artiste.
la cérémonie du thé
C’est avec la même légèreté et transparence de sa peinture qu’andré ingres nous a dévoilé sa profonde attirance pour «chanoyu», la Cérémonie du Thé. Instant d’une très grande intensité.
Ce rituel, instauré au Japon au XIII° siècle par les moines Bouddhistes Zen, recèle la quintessence du Japon. Tout y est.
Un goût profond et raffiné pour la «simplicité» du beau, une grande complicité avec la nature, le sens du respect de l’autre et la valeur du don, la rencontre avec le silence pour permettre l’élévation de l’esprit… Silence… Tout n’y est que beauté, précision, naturel et silence. Juste le clapotis de l’eau… La légèreté d’une feuille de fougère… et le thé.
Dans l’intimité de l’artiste
Nous avions souhaité assister à la création d’une œuvre, mais…, très gentiment, andré ingres nous a dit que lorsqu’il crée, il doit être seul. Il ferme la porte de son moulin, met un fond musical et s’évade pendant des heures sur son chevalet.
Les passions d’andré ingres
andré ingres a une passion pour les chats. Quelle drôle de coïncidence entre sa passion pour les chats et son succès japonais : dans la culture nippone, les chats sont des porte-bonheur. Les curieux pourront à ce sujet lire le livre «Je suis un chat» du grand écrivain japonais Natsume SOSEKI , chez Gallimard. Une deuxième passion de l’artiste : les voitures anglaises de collection.
Epilogue
C’est avec une profonde gratitude que nous remercions andré ingres pour sa disponibilité, la chaleureuse simplicité de son accueil qui a su nous mettre à l’aise et le bonheur qu’il nous a donné en nous permettant de voir une partie de son œuvre. Nous remercions aussi le «charme» de Mauvezin, cette diaphane sensation, par la grâce duquel nous sommes aujourd’hui honorés par la présence d’andré ingres.
Et puisque par modestie, vous ne voulez que des minuscules pour écrire votre nom, pardonnez-nous, en majuscules de vous dire : BIENVENUE !
Le parcours artistique d’andré ingres
1962-1965 série d’aquarelles, gouaches, marines, paysages (Béarn, Côte Basque)
1965-1967 série de pastels sur la Camargue et la Provence.
Trois voyages en Algérie lui ont permis de peindre le constantinois et les aurès.
1967 Galerie DUNCAN, Paris
1968 Pau
1969 Galerie DUNCAN, Paris
1970 Pau, Bayonne, Paris
1971 Galerie ROR VOLMAR, Paris – Galerie PETRON, Pau – Vichy – ROR VOLMAR
1972 Galerie DUNCAN, Paris – Galerie CARDO MATIGNON, Paris
1973 Galerie ANDRIEU, Toulouse
1974 Galerie DUNCAN, Paris – Pau – Tarbes (Galerie DUBERNET) – Galerie LIGOA-DUNCAN New-York
1975 Toulouse, Galerie ANDRIEU
1976 Galerie Hélène APPEL, Paris – Galerie SAINT ANTOINE, Lyon
1977 Galerie Hélène APPEL, Paris
1978 Lille, Toulouse, Lyon – PALAIS des CONGRÈS de Paris
1979 Galerie Serge GARNIER, Paris
1980 Galerie Serge GARNIER, Paris – Centre MERIADECK, Bordeaux
1969 Prix de New-York, Galerie DUNCAN, Paris
1973 Coupe d’argent des Pyrénées-Atlantiques, Pau
1975 Prix de New-York (Aquarelle) – DUNCAN, Paris
1975 Prix du Musée Béarnais, Pau, etc…
1980-1981 Figure dans l’officiel international de la peinture et sculpture contemporaines
1981 Galerie CIRCE, Pau – Galerie DUBERNET, Tarbes
1982 Galerie DU TAUR, Toulouse – Galerie PAGE, Bayonne – Galerie SWAN, Biarritz – Centre Institut Audio-Visuel, Paris
1983 Galerie PAVELIC, Pau
1984 Galerie DU TAUR, Toulouse – Galerie FRANCE, Bordeaux – Château de BAZENS, Lot-et-Garonne – Galerie PAVELIC, Pau – Galerie DUBERNET, Tarbes – Galerie d’ARX, Dax
1985 Galerie » Le rendez-vous des Artistes « , Deauville
1986 Galerie PAGE, Biarritz – Galerie FRANCE, Bordeaux
1987 Galerie AURIEL, Toulouse – Galerie PAGE, Biarritz – Hôtel du PALAIS, Biarritz Séries de peintures paysage aragonais (Espagne)
1988 Château FILHOT, Sauternes
1989 Galerie Pierre LAGRANGE, Toulouse
1994 à 1995 Galerie EXPRESSION, Tarbes
Co-auteurs de l’article
Président Chou, Sakura et Titou
6 réponses à “andré ingres, un peintre mauvezinois aux portes du soleil levant”
Bonjour Monsieur ,
Je possède plusieurs tableaux d’André Ingres pastels ou huiles sur toiles achetées par ma mère dans les années 90 lorsqu ‘ André Ingres habitait à Orthez
Je suis curieux de savoir si Mr Ingres peint toujours car il doit être fort âgé maintenant et je voudrais connaître sa côte actuelle . Je ne trouve aucune vente de ses œuvres en salle des ventes .
J’espère que ce message vous parviendra et que vous pourrez me renseigner .
Cordialement,
Régis Gabastou
Navarrenx 64
régsi GABSTOU s
Bonjour
J’ai acheté un tableau à André Ingres année 90 et j’aimerai connaître la côte de la valeur et je pense que oui ce peintre est âgé et moi même je ne trouve aucune expo
Et je voudrai savoir comment on pourrai faire et connaître la valeur pour la revente et ou
En espérant avoir une réponse
Cordialement
Me feron Evelyne de Biarritz
Bonjour cet avec un profond respect pour son travail et succès bien mérité que j’ai voulu juste dire bravo pour une vie plein dû couleur et vision. En tant qu’artiste (mais pas de son niveau)j’apprécie sa façon de faire et lui souhaite longue vie et merci pour la motivation partager.
Soyez rassurés André Ingres peint toujours ! Et toujours avec grâce, maitrise,
Très apprécié au Japon où il a une très favorable côte … ses huiles sont exclusives … ses créations y sont attendues et très négociées. Travaille beaucoup sur commandes émanant de galeries de Kyoto Osaka Tokyo.
Merci pour nous et lui ; il est en super forme …
Jjacke lorinet sculpteur sur marbres
Bonjour j ai en ma possession un tableau de andre ingres de 1971 ,aquarelle, pourriez vous me donner la cote actuelle
Merci
TAUZY Yves. Bonjour, je suis heureux de voir qu’Andre peint toujours. Je l’ai connu dans les années 75_80 alors que nous travaillons au centre de recherches de LACQ pour la Société SNPA aujourd’hui Elf puis Total. C’etait déjà un peintre côté et un monsieur très gentil car a cette époque j’etais un gamin. Je suis heureux de voir qu’il a explosé dans son domaine et qu’il a conquis le Japon Je suis collectionneur d’affiches anciennes et ce matin j’ai rentré une affiche d’Andre datant de 79 représentant la ville de Constantinoble Je suis fier de l’avoir connu et je lui souhaite de peindre encore très longtemps. Sincères amitiés. Yves