Mélodie en trois Thons, Cadaques – Gruissan à bord du First

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Le périple méditéranéen sur le voilier First composé d’un équipage Pénible dirigé par le capitaine Romanec et son second, Fred. Les thons n’ont qu’à bien se tenir ! 

Le voilier a passé l’été amarré à une bouée à Cadaques. Le but étant de ramener le voilier à Gruissan où il va passer l’hiver au sec sur un ber. Ce sera aussi l’occasion de faire pas mal de travaux d’amélioration.

Les passagers : Fabienne, Romain, Fred, mon père Pierrot.

On est donc parti un samedi matin de Toulouse, puis départ à 14h30 avec le bateau vers le Sud en direction d’Estartit afin de voir les îles Medes. Le vent n’atait pas très favorable et nous avons un peu zig-zagué car j’avais mal réglé GPS. Nous nous sommes arretté à la Escala où nous avons trouvé une baie superbe et bien abritée : la baie Mango, donnant une plage de sable fin. Un mouillage peinard pour bien dormir, le muscat aidant. Voici quelques photos de la baie :

Le lendemain, retour vers Cadaques, où nous avons déposé Fabie vers 13h. Elle est repartie avec la voiture à Toulouse. Nous avions laissé une autre voiture à Gruissan.

L’objectif de l’aprés-midi était d’arriver au port de ST-Cyprien pour y dormir. Nous avions donc 30 milles nautiques à faire dans l’après-midi; un peu juste.

Nous avions un bon vent arrière et avons mis les bouchées doubles. Nous avons fait du 6-7 nœuds avec des pointes à 9 nœuds.

Depuis le matin nous avions mis deux cannes à la traîne, mais nous n’avions pas eu une touche. Nous avions essayé différent rapalas sans succès. Mais il nous restait le « Orange Tiger », série spéciale. Un poisson en plastique orange. Le truc qu’on utilise jamais.

Voila le résultat :

Pour ceux qui n’ont pas encore compris il s’agit du même thon. Vous ne pouvez pas vous imaginer comme il nous fait vibrer, on l’a même pris pour un requin.
Les faits : départ de la canne, bruit du moulinet. J’ai saisi la canne, et essayé de ramener la bête, mais ça s’est joué comme dans une pêche au gros : je moulinais, puis il reprenait du fil. Pendant ce temps mon père essayait de maîtriser le bateau et le mettre face au vent. A chaque fois que je le ramenais on donnait un pronostic : tantôt un gros maquereau, tantôt un petit requin. Une fois la bestiole fatigué Fred s’est jeté dans l’annexe derrière le bateau pour essayer le choper par la queue. Une première fois : raté. La deuxième a été la bonne, le poisson est passé dans l’annexe. La suite a été un peu gore. Comme j’avais peur qu’il saute, je lui ai planté un couteau dans la nuque (genre corrida), ce qui m’a vallu un jet de sang en pleine geule. Une vraie boucherie. C’est le premier et il a tout fait pour s’échapper : passer sous l’annexe, passer sous le bateau. Je n’arrive toujours pas à croire qu’on l’ai eu. Impossible sans un vrai travail d’équipe. On a été un peu viandard. En attendant au congel il la ramène moins.

Après ça nous allions trop vite pour pécher et le temps à commencer à se gâter. Quelques images avant le mauvais temps :

Le mauvais temps s’est levé, la mer s’est formée et nous avons commencé à entendre des message de sécurité sur la VHF, mais rien d’alarmant.

les vagues ont commencé à balancer de l’eau par dessus le pont, mais bof à part un seau d’eau dans la tronche de temps en temps..

Nous avons coincé l’enrouleur du génois. Impossible d’enrouler la voile et donc de freiner le bateau. Puis le brouillard s’est levé car une merde n’arriva jamais seule.

Avec Fred, à l’étrave du bateau nous avons essayé de le bricoler. Nous avons bouffé autant d’eau qu’en surf. Impossible d’enrouler cette putain de voile.

Nous avons donc laissé ST-Cyprien et continué tout droit dans le mauvais temps. A bord ambiance pas terrible. Nous avons donc décidé d’affaler le génois. Ca a réglé le problème. Nous sommes rentrés dans ST-Cypr à fond (avec les vagues), et complètement crevé. A bord de l »annexe, au port, je suis tombé à l’eau bettement avec le gilet autogonflant : super. Si tu ne meurt pas noyé tu meurt étouffé par le gilet. Là au port on ressemblait plus à rien.

Le soir, invité par Fred au resto, nous avions des têtes de mec qui ont dormi dehors.

On avait oublié de fermer tous les hublots. Tous les couchettes étaient trempent. Mais quand on est mort on dort.

Le lendemain départ à 8h vers Gruissan.

Fatigué on a mis le moteur pour 50 % et la grand voile pour le reste. Pas d’exploit ce jour là.

On est passé devant chez Titou. On l’a appelé. Il nous voyait, mais pas nous. On ne voyait qu’une rangée d’immeuble jusqu’à ce que Titou nous fasse des signaux avec un miroir. Incroyable tellement ça marchait bien.

On est arrivé à Gruissan plein pot avec une mer un peu formée. Crevé.

La grue a levée le bateau pour le mettre sur son ber. Terminus

Marin ou agriculteur ?


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