Je recommande fortement aux Pénibles exilés occasionnellement à Paris et en mal du pays, d’aller au restaurant le J’Go à Paris, véritable ambassade gasconne. Des produits du pays, des airs de ferias, des affiches de Pentecotavic partout, et même une affiche en gascon des fêtes d’Eauze de la fin du XIXème siècle (au fond du bar à gauche) !
Ci-dessous le compte rendu d’une de mes soirées au J’Go, avec un ami des Pénibles, Christophe :
Le pivert du mardi matin….
Un Pénible à Paris, il est loin de son pays. Ce qu’il y a de terrifiant à la capitale, c’est qu’on sort même le lundi soir en plein hiver.
En ce mardi matin 2 mars 2004 je me suis levé avec une méchante gueule de bois. Heureusement je ne présentais pas le symptôme le plus douloureux, j’ai nommé le « tomawhak planté au milieu du front« , bien connu des festayres. J’avais par contre 2 piverts virtuels (ou 2 Woody Woodpecker « le piqueur de bois ») imaginaires qui ont eu l’idée de s’installer sur chacune de mes tempes prenant celles-ci pour un délicieux et tendre tronc d’arbre fourmillant de larves et d’insectes. Tout bon zoologue à jeun vous certifiera que le « coup » ou « tambourinage » (vitesse de frappe) du bec d’un pivert peut atteindre 20,9 km/h avec une décélération à l’impact d’environ 10 g. Tout de même, croyez moi, c’est considérable ! J’aurai aimé vous voir à ma place ce matin-là dans mon bureau avec mes collègues qui étaient eux, en pleine forme.
Façade du J’Go de Paris, rue Drouot dans le 9ème
Première partie de soirée, par le Pénible Titou
En ce lundi 1 mars 2004 j’étais donc à la soirée privée au restaurant J’Go à l’occasion du salon de l’agriculture. J’avais le grand privilège d’être invité, en compagnie de mon complice gasco-festayre parisien, j’ai nommé l’éluzate* Christophe « El jefe », ami des Pénibles. Nous n’étions que quelques invités seulement là en tant que simples clients. Le reste était composé d’invités officiels, essentiellement des journalistes de presse (90 personnes tout de même). C’était avant tout une soirée de communication, ce qui n’empêche pas la convivialité et le côté festayre réputé de notre bien-aimé Sud-Ouest.
(*) habitant(e) de la ville d’Eauze
Apéro tranquilou
sous le regard du totem-toro
Il y avait les producteurs d’Agneau du Quercy qui fournissent le restaurant, le maire du 9ème arrondissement, Fabien Galthié qui a des parts dans le restau avec Denis Melliet le patron (éluzate aussi…), André Daguin, gersois et président du syndicat des hôtels restau de France, 3 vignerons parmi lesquels le fils Fezas, producteur du domaine de Chiroulet de Larroque sur L’Osse (village gersois à 8km de la ville de Condom), Christophe Ratz, brasseur de la bière d’Olt à Arcambal dans la vallée du Lot à quelques kilomètres en amont de Cahors, et copain de mon frère, le jeune Pénible « Oliver » puisqu’il y a encore peu ils jouaient ensemble sous le maillot du XV du stade Cadurcien (l’équipe de Cahors Rugby pour les rétifs du ballon ovale. A noter : la présence sur les murs du J’Go d’une vieille affiche annonçant un match de rugby de l’Aviron Cadurcien, qui est l’ancien nom du club). A ce sujet je regrette que mon frère n’est pas été de la partie, il aurait vraiment été à son aise.
Pour rajouter une couche, il faut savoir que le manager du J’Go, qui s’appelle Olivier également (gersois bien sûr, et membre de la célèbre peña la « Comax Ethylix« , était en classe de seconde avec mon frère au Lycée du Garros à Auch et plus tard ils ont eu l’occasion de faire quelques bringues ensembles… On peut citer également le fromager installé place Victor Hugo à Toulouse juste à côté du J’Go (le J’Go de Toulouse, pas celui de Paris, Hein ? Vous suivez ?) dont il est le fournisseur.
Je le reconnais, ce n’est pas très dépaysant de se retrouver là, à Paris, quand on est Pénible et donc gascon. Mais de temps en temps ça fait beaucoup de bien. Il ne faut jamais oublier d’où on vient, quand on est ailleurs.
Le Pénible Titou et Christophe « El jefe » : « Pas mal, le Chiroulet blanc. »
Nous sommes donc arrivés hier soir à 20h00 pétante au J’Go avec Christophe, c’est le genre de réunion où nous essayons généralement d’arriver à l’heure. Nous nous sommes attelés au bar en attaquant au Chiroulet blanc. Ensuite, les formalités : un discours du patron, des producteurs d’Agneau, de Daguin, de Galthié, et j’en passe. L’artiste-peintre Chambas, originaire de Vic-Fezensac, a choisi le mauvais moment pour arriver : au début du discours, impossible de commander un canon pour picoler. Il s’est installé au bar à côté de moi et Christophe, et nous a chuchoté à l’oreille « Merde, c’est une conférence ou quoi, c’est pas une bringue ? ».
Je me suis retrouvé à table en face de Chambas à faire des raisonnements. Il accusait les éluzates (habitants d’Eauze) d’intellectualiser la féria avec leurs musiciens et leurs vachettes, alors que les Vicois (habitants de Vic-Fezensac) étaient plus simples, finalement plus proche de la philosophie mauvezinoise bipolaire (rugby et bringue), pendant que Christophe, à côté, imperturbable, refaisait le monde.
Armagnac domaine « Le Basque »
Pour le digestif, il a fallu faire une verticale d’armagnac (gersois, bien entendu) domaine « Le Basque » (pour les non initiés à la dégustation de vins et autres liqueurs, une « verticale » c’est goûter pour un même produit plusieurs bouteilles d’années différentes. Une horizontale, c’est goûter plusieurs produits de même appellation pour la même année. Les verticales et horizontales ne sont donc pas des positions du kamasutra, bande d’obsédés). Moi qui suis né dans l’appellation de La Ténarèze je ne suis pas chauvin : j’accepte de boire du Bas-Armagnac. Le producteur Mr Lamothe, de Lannemaignan, un vieux monsieur qui roule les RRR comme nos attendrissants derniers pépés gascons (dont certains peuvent cependant s’avérer de redoutables supporters au bord de nos terrains de rugby encore bucoliques), nous expliquait avec amour son produit.
Complet, le J’Go…
Et puis le moment de lucidité, l’instinct de conservation du corps qui parle, la zone de mon cerveau se réveillant tout d’un coup en focalisant sur la journée de travail du lendemain. A ce moment-là, la phrase clé où habituellement mon esprit me dis qu’il faut rentrer : « Merde, y’a école demain ! » (© le pénible « La Pomme« ) .
Je sais pas si j’ai bien fait de rester ou de partir du restau « le J’Go » à 2h00 du matin hier soir… à lire les commentaires ci-dessous de mon pote sur la fin de la soirée ..
Seconde partie de soirée
par Christophe « El Jefe », ami des Pénibles
Bon Titou, je crois que tu es parti au bon moment hier soir, ou au mauvais c’est selon.
Ce qui va suivre à partir de maintenant est vrai, je jure de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité.
Christophe « El Jefe » en plein chant avec Lisa
Vraiment 5 minutes après que tu sois parti, tout le monde a pété un câble. J’ai commencé à Chanter avec la cubaine (Lisa) avec un micro chacun. Devant un succès tel et cédant aux acclamations publiques, il a fallu que je sorte quelques extraits de mon répertoire espagnol (pas sud américain, seulement espagnol : je m’adapte en fonction du public). La salle était alors chauffée à bloc, ils ont mis la musique à huec, et là tout le monde est monté sur le bar, sur les tables, nanas comme mecs et en avant toute. Et le moment est venu de Paquito Chocolatero. Tous les mecs se sont mis par terre à faire le rameur, et là, grandeur et décadence, d’autres mecs montaient sur le bar, et plongeaient sans aucune retenu sur ceux restés en bas à faire le rameur. Le problème c’est que nous avons tous été obligés à tour de rôle de sauter sur les mecs en dessous, du plus petit au plus gros, même le 3ème ligne d’Agen nous a sauté dessus ! L’hôtesse de l’air (rouquette) a fait un show debout sur le bar et on a bu, bu, bu, bu jusqu’à la noyade et fumé, fumé, fumé, fumé jusqu’à l’asphyxie !!
ça chauffe…
Résultat des courses : je suis sorti de là à 03h30 du mat, et encore en m’échappant, car ça continuait. Un petit con de jeune serveur avec plein de cheveux sur la tête commençait vraiment à chauffer la femme de ma vie (la blonde chargée de la com), donc soit j’allais me battre, soit je me cassais : je me suis cassé. Il ne manquait que ça à cette soirée, une bonne vieille bagarre de bal disco de campagne et la boucle aurait été bouclée.
C’est vraiment n’importe quoi, faire ça dès le lundi, je vais mourir.
J’ai une autre soirée ce soir, et je me demande si je reviens pas au J’Go jeudi soir, car Le toulousain Biarrot et Rouquette m’ont invité à y bouffer avec eux jeudi soir. Si ça te dit, on peut y aller ensemble. Enfin je verrai si je survie d’ici là.
Ici tout le monde se fout de ma gueule, j’ai le visage tout gonflé, les yeux me rentrent dans le crâne et j’ai une voix roque et caverneuse !! La seule énergie qui me restait, je l’ai employée pour t’écrire ce mail, et je vais aller dormir aux chiottes !!
Les photos de la soirée du 01/03/2004 proviennent du
site web du J’Go
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